Mécanismes d’entretien de l’anorexie mentale
On aurait tendance à se dire que pour comprendre comment sortir de la maladie il faut d’abord savoir comment on y entre. On dit que la boulimie et l’anorexie sont les deux faces d’une même maladie. Je vous renvoie à l’article que j’ai écrit sur la boulimie et ses facteurs pour mieux comprendre son installation insidieuse. Quels sont les mécanismes d’entretien de l’anorexie mentale ?
Au delà des facteurs de déclenchements et des prédispositions de chaque personne, la maladie s’entretient d’elle-même c’est pourquoi il ne suffit pas de connaître les causes de la maladie pour en sortir et c’est aussi pourquoi il est particulièrement difficile pour la personne concernée d’en sortir sans se faire accompagner par un professionnel formé aux TCA.
Les émotions entretiennent le cercle vicieux de la maladie
Sur un lit de faible estime de soi, la personne qui se restreint se voit tout d’abord atteindre ses objectifs de poids ce qui lui confère un sentiment de réussite. D’abord portée par un sentiment de fierté à perdre du poids, à se mettre au régime ou à se restreindre, la personne atteinte d’anorexie mentale verra cette fierté se transformer en culpabilité et en honte ce qui viendra alimenter le cercle vicieux de la mésestime de soi. Il faut savoir aussi que, lors des premiers kilos perdus, les émotions sont altérées et cela peut avoir un effet soulageant pour la personne concernée.
La dénutrition entretien l’anorexie mentale
L’amaigrissement peut induire à lui seul tout un cortège de troubles psychiques que seule la réalimentation fera reculer. Il faut savoir que les fonctions cognitives sont altérées lorsque l’IMC est inférieur à 15. Une personne dénutrie va développer des sentiments dépressifs et une irritabilité. Il est donc difficile de se concentrer, de se motiver et d’intégrer les soins.
Des troubles digestifs apparaissent également (ballonnements, douleurs abdominales etc.) suite à la réduction des quantités, les repas normaux deviennent alors vite trop copieux pour être digérés sans gênes digestives. La personne concernée ne veut alors pas manger davantage par peur des douleurs.
Les réactions de l’entourage
Des encouragements à la perte de poids, une admiration lors des premiers kilos perdus, de l’enthousiasme face à une perte de poids qui corresponds aux idéaux de la société puis vient l’inquiétude lorsque la perte de poids s’accentue. Mais cette inquiétude n’a pas l’effet escompté et oblige la personne concernée à défendre son point de vue et son attitude coûte que coûte. Les conflits intérieurs face au poids ou à l’image aggravent l’estime qu’on se porte et favorise le recours à la restriction et entretien l’anorexie mentale.
Conclusion
Un accompagnement pluridisciplinaire par des professionnels formés pourra vous aider à vous sortir de la maladie en mettant en place des actions pas à pas. A votre rythme. Le premier pas est le plus dur à effectuer, certes. Pour commencer, si la prise d’un rendez-vous reste compliquée, un numéro d’écoute est disponible pour les personnes malades ou l’entourage 0810 037 037. C’est une permanence téléphonique assurée par des médecins, psychologues et associations. Ils sont là pour répondre aux questions des familles ou des personnes touchées par la maladie, les orienter, les conseiller.